2014-11-08

Le radar samaritain



Rembrandt - Le bon Samaritain



Depuis plus de soixante ans l'association caritative Samaritans apporte un soutien compassionnel à quiconque,  traversant une détresse émotionnelle, peinant à surmonter une situation ou en danger de suicide, les sollicite en Irlande ou au Royaume-Uni.
Toutes les 6 secondes, quelqu'un entre en contact avec les Samaritains. Dix fois par minute l'occasion d'aider quelqu'un leur est offerte. C'est, selon eux, à la fois un privilège et une énorme responsabilité.

Pas un article sur un fait-divers lié à la drogue, sur un suicide, un accident, une catastrophe, sans, en conclusion, un rappel des coordonnées des Samaritans.
Le 29 octobre 2014 ils ont lancé une application pour smart phone, une sorte de radar. Éthique ? Utile ? Acceptable ? Légal ?
Certes les intentions présidant à cette innovation sont louables (identifier les individus vulnérables), mais aussi bien qui ignore de quoi l'enfer est pavé ?


De quoi s'agissait-il (car les critiques qui ont fusé ont amené les Samaritains à suspendre l'application le 7 novembre jusqu'à plus ample information).
L'application était conçue pour scanner automatiquement les tweets de tous les tweeters que suit quelqu'un afin de repérer des phrases préoccupantes, pouvant indiquer que le tweeter est en danger. Le tweeter ignore que ses tweets sont scannés, seule le sait la personne qui a autorisé l'application à... espionner (même si c'est pour son bien) le tweeter. Or on a peu de contrôle sur ceux qui vous suivent.

Et qu'advient-il dans tout ça de la vie privée ?