Cet article a paru dans "Réalités Pédiatriques", en février 2010
Lorsque les médias commencèrent discrètement à s'y intéresser au début du troisième millénaire, on entendit parler de "jeu du foulard", expression anodine suggérant confusément le voile qui cache et non l'écharpe qui étrangle. Instinctivement les esprits décontenancés l'associèrent aux jeux innocents que tous nous avons faits étant petits, un foulard bandant nos yeux ou jeté subrepticement derrière notre dos. Cette désignation était, au sens propre, si insignifiante, si peu troublante – et s'écartait tant de la réalité – que les médias s'empressèrent de la reprendre et les jeunes de l'employer préférentiellement, du moins en présence d'adultes. Ainsi, par une porte dérobée, à force de caution et de précaution médiatiques, le corps étranglé entra dans le dictionnaire sous le vocable "JdF".
Ni vraiment ludique ni inoffensif donc.
Secrètement, bien sûr, les noms sont légion, différenciant les modus operandi, les classes d'âge, les objectifs (1). L'effet toutefois est unique bien que l'idiosyncrasie soit assurément prise en compte dans l'expression de l'hypoxie cérébrale : quelques secondes d'euphorie suivies d'une perte de connaissance.
Que peuvent nous apprendre d'autres temps, d'autres lieux ?
Plutarque rapporte, à propos des actions vertueuses et courageuses des femmes, comment les jeunes filles de Milet furent saisies, sans justification aucune, de la manie bizarre de se pendre. On accusa des pestilences répandues dans l'air qui auraient subitement troublé leur raison. Les pendaisons allaient se succédant jusqu'au jour où l'on s'avisa de décréter que toute fille qui se pendrait serait exposée nue sur la place publique, avec le lien dont elle se serait servie. C'était là une méthode de prévention assurément efficace car les pendaisons cessèrent aussitôt, la pudeur post-mortem l'emportant sur un contagieux désir de mort auquel on a tout de même un peu de mal à croire. En effet, ce qui touchait à la mort (comme à la naissance), chez les Grecs, était cause de souillure pour la maison et la famille du défunt et exigeait des rituels funéraires (2).
Au musée d'anthropologie de Mexico, une statue de pierre précolombienne représente un adolescent nu, une corde enroulée autour du cou. Des cicatrices sont visibles sur ses joues et son front, ce sont des ornements. Son pénis en érection est en partie cassé. La statue, qui date du Xè siècle de notre ère, indique que les Mayas associaient l'hypoxie à la sexualité. Ils croyaient que les âmes de ceux qui se pendent eux-mêmes rejoignent Ixtab, étonnante déesse des pendus représentée agenouillée, une corde autour du cou, les chevilles liées (codex de Dresde).
Ixtab, déesse de la pendaison - Codex de Dresde |
Le psychiatre Harvey Resnick observe que la suffocation fait partie des jeux des enfants Shoshone-Bannock, Indiens du nord-ouest des EUA (3). Il cite plusieurs anthropologues évoquant les strangulations sexuelles des enfants Inuits à l'occasion des grands rassemblements tribaux tandis que les adultes dansent et chantent. Dans les années 1930, un missionnaire/explorateur est témoin d'un accident : un garçon grand et mince de 12 ans avait grimpé sur un bloc de neige fraîche pour placer sa tête dans l'anse d'une lanière fixée au sommet de l'igloo. Il avait les mains liées. Ses pieds tassaient la neige pour serrer lentement mais sûrement le lien de cuir autour de son cou tandis qu'un jeune spectateur lui stimulait les organes génitaux. L'annonce soudaine de l'arrivée d'un traîneau attira les enfants au dehors tandis que la neige, en train de fondre, s'affaissait lentement sous les pieds d'Attiguyok (4).
Qu'en dit la littérature médico-légale ?
Des allusions aux pendaisons non suicidaires d'enfants, souvent embarrassées et en tout cas très peu explicitées, existent dans la littérature des XVIIIè et XIXè siècles. Comme chez Plutarque la contagion tient souvent lieu d'explication. Ainsi, remarque A.S. Taylor, "il y a des raisons de croire que des garçons se sont pendus sans intention d'en mourir, à cause d'un étrange principe d'imitation ou par curiosité. C'est le cas de ce jeune de 14 ans qui, en 1844, assista à une exécution à Nottingham. On l'entendit répéter qu'il aimerait savoir quel effet produit la pendaison. L'après-midi on le trouva pendu par une corde à un arbre, mort. Cette circonstance ne laisse aucun doute sur le fait qu'il avait expérimenté la théorie et la pratique de la pendaison et qu'il n'avait pas l'intention de se détruire lui-même. Le jury émit un verdict de "pendaison accidentelle" (5). Le Dr Tenneson, rapportant le cas d'un enfant de 13 ans trouvé assis par terre, la corde au cou, remarque : "Il faut aussi, surtout chez un enfant, songer à la possibilité d'une pendaison accidentelle. Il court, vous le savez, dans le monde, certains récits sur les sensations voluptueuses que ressentent les pendus. Ces récits n'ont aucun fondement, mais ils n'en séduisent pas moins quelques-uns et les poussent à se pendre un peu pour voir. Plusieurs se sont ainsi pendus pour tout de bon, sans le vouloir." (6) E. Levy observe que ces pendus, soit par curiosité quant aux sensations, soit par plaisanterie, soit pensant qu'on viendrait à temps pour les délivrer, "se sont trouvés dans l'impossibilité de se dégager au moment voulu" (7).
La perte de conscience fulgurante, observent les auteurs, est un point capital pour considérer l'existence de pendaisons sans intention de mort. Mais une fois admise cette réalité, encore faut-il l'expliquer. S'agissant d'enfants et d'adolescents il est facile d'imaginer qu'ils voulaient faire peur, qu'ils ont été abandonnés par des témoins effrayés, qu'ils l'ont fait par ignorance, par imitation morbide, par menace ou pour se venger. Confortable mais non satisfaisant, d'autant plus qu'une enquête minutieuse met souvent à jour une certaine récurrence.
Il est étonnant qu'un très récent ouvrage, si succinct quant aux "pendaisons accidentelles d'étiologie ludique, malheureusement observées, essentiellement chez les garçons" (8), renvoie à une étude états-unienne décrivant les circonstances de pendaisons d'enfants comme "indéterminées", malgré des "recherches poussées" (9).
Qu'est le JdF si ce n'est pas un jeu ?
Malgré sa longue histoire, cette pratique bizarre est une énigme pour plus d'un, y compris ceux qui, informés, seraient les mieux à même de la dépister (corps infirmier, médical, enseignant, policier). Elle consiste fondamentalement en une compression extérieure – au moyen des mains (en groupe) ou d'un lien (solo), avec ou sans hyperventilation préalable – des voies aériennes (cou ou sternum), insuffisante pour obstruer la respiration mais suffisante pour réduire singulièrement la circulation sanguine et donc l'apport d'oxygène au cerveau. Parfois, après une hyperventilation pratiquée accroupi, le "joueur" se redresse en fermant la bouche et en appuyant le pouce et l'index sur ses narines tout en forçant l'air hors de son corps ou bien un comparse exerce une forte pression sur le sternum déclenchant une manoeuvre (inconsciente) de Valsalva (10). Il arrive moins souvent que l'hypoxie soit induite au moyen d'un sac de plastique emprisonnant la tête et/ou d'un de ces nitrites volatiles en vente libre sur Internet.
L'évanouissement surgit sans crier gare et bien des lésions du visage, parfois la fracture du crâne, sont dues à la chute du corps que plus rien ne contrôle, pour ne rien dire de l'arrêt cardiaque par réflexe vagal (dans ce cas pas de congestion ni de pétéchies). Ce sont manifestement des dangers que les jeunes ne se représentent pas, faute de savoir élémentaire en matière de physiologie et de réanimation, pas plus qu'ils ne prévoient que les quintes de rire déclenchées par les corps qui s'affaissent comme des marionnettes pourraient faire place aux larmes.
L'hypoxiphilie pratiquée en solitaire diffère considérablement, non seulement parce qu'elle est un acte intime à nom secret (une jeune fille qui ne pratiquait plus lorsqu'elle en parla l'appelait "le bonheur") mais aussi eu égard à son objectif. En groupe, c'est la perte de connaissance qui est recherchée, c'est elle qui divertit, amuse les spectateurs. Au contraire, ceux qui font seuls ces expériences prennent précisément soin de ne pas s'évanouir car ils cherchent à atteindre les limites de la conscience, voire un état modifié de conscience. L'ingénuité de dispositifs de sauvegarde souvent rudimentaires (le redressement pour diminuer la tension du lien) montre à quel point la mort n'est pas prévue.
Pourquoi soumettre son corps à une telle violence ?
Dans les groupes et selon les initiateurs il s'agit de planer, de ne plus être là tout en y étant, de forcer le temps à suspendre son vol. Certains disent avoir sombré dans un trou noir tandis que la vie se mettait entre parenthèses, l'étrangeté du phénomène suffisant à justifier l'acte a posteriori. D'autres décrivent sans guère convaincre des musiques hyper-ci et des paysages super-ça censés justifier et valoriser un comportement que les adultes stigmatisent, au minimum, comme irresponsable. On ne connaît évidemment pas le discours de ceux qui s'adonnent en secret à l'expérience hypoxique. Feraient-ils leur le passage des Possédés cité en exergue ?
Aucune étude empirique n'a été faite au sujet du pouvoir d'attraction des jeux d'évanouissement, mais ça et là quelques motifs sont évoqués : pression des pairs, rite de passage, distraction (au sens pascalien), curiosité vis-à-vis d'un état modifié de conscience, expérience d'une sorte de court-circuit mental, effet mimétique d'un film comme Flatliners (11), film fétiche de certains "joueurs". Le mot "euphorie" n'est pas employé pour désigner l'effet recherché. Médicalement et en dépit de son étymologie (état de celui qui se porte bien), ce terme a des connotations négatives : est euphorique celui qui croit qu'il se porte bien. Toutefois, communément, l'euphorie désigne une sensation d'immense bien-être, une sorte d'effondrement des frontières du moi. Encore faut-il que ces frontières aient été dessinées pour s'assouplir, voire céder. Il est certain que les pré-adolescents ne relient pas, consciemment en tout cas, l'état euphorique induit par l'hypoxie à l'excitation sexuelle, mais il semble évident que tôt ou tard la connection s'opère inévitablement (12). La plupart basculent de la sensorialité hypoxique à une sexualité active. D'autres pourraient ne pas renoncer à la première et ne plus les dissocier l'une de l'autre. Quelques garçons associent l'éonisme (appropriation de l'image de la femme désirée mais inaccessible ?) à la strangulation, rituel qui pourrait actualiser l'équation corps-phallus (13). Selon certains auteurs, le bébé nourri au sein associerait d'emblée suffocation et bien-être (accompagné d'un réflexe gastro-urétral qui se traduirait en érection), comme la douleur respiratoire quand il pleure serait indéfectiblement liée au bonheur de voir apparaître sa mère. La seconde séparation réactiverait la première : le "suffoquer un peu pour survivre" du nourrisson deviendrait le "suffoquer un peu pour devenir sexuel" de l'adolescent (14).
Quelles sensations ?
Les pendus réanimés en général n'ont souvenir de rien et les médecins ayant expérimenté sur eux-mêmes - mais avec au moins un assistant - ne décrivent guère qu'une soudaine perte de mobilité, des jambes lourdes, des flashes de lumière, de brillants cercles de couleurs accompagnés de sifflements dans les oreilles. Anne Greene (22 ans), cruellement pendue à Oxford en 1650 et destinée à la table de dissection, fut réanimée, les médecins ayant entendu un râle. Elle se rétablit sans séquelles hormis une amnésie rétroactive. On eut beau l'interroger, elle ne rapporta ni visions divines, ni musiques célestes, ni prophéties merveilleuses. Loin d'évoquer quelque expérience de mort imminente, Anne Greene était incapable de se rappeler ses derniers moments à la prison, son exécution et son retour à la vie (15). Francis Bacon (16) raconte qu'un gentilhomme, afin de savoir à quoi ressemblaient les douleurs des suppliciés – c'est du moins le prétexte qu'il donna –, se pendit par le cou, après s'être assuré qu'était à sa portée un banc sur lequel il comptait remonter lorsque sa curiosité serait satisfaite. Mais l'imprudent expérimentateur perdit connaissance et serait mort si un ami, entré "par hasard", ne l'eût promptement secouru. "Il avait seulement aperçu, écrit Bacon, une espèce de flamme qui s'était peu après changée en obscurité".
L'anatomo-pathologiste allemand Fleischmann observe une "chaleur vers la tête, un sentiment de pesanteur dans son intérieur, un commencement d'étourdissement, une sorte d'angoisse, une sensation au cerveau difficile à décrire et tout à coup un sifflement et un bruissement dans les oreilles" qu'il désigne comme signal d'alarme absolu (17).
Quels risques ?
Les douleurs, indéniables (N. Minovici - 1868-1941 - se borne à douze expériences car la souffrance est devenue intolérable), ne sont pas non plus mémorisées. Mais les turbulences infligées à l'organisme se paient de maux de tête, de manque d'attention, de troubles visuels, d'asthénie que les jeunes joueurs ne rapprochent délibérément ou non de leurs activités. Quand ils le font en groupe, les risques principaux sont ceux de la chute "raide" et l'arrêt cardiaque qui désempare les autres et parfois les fait fuir, faute de savoir élémentaire quant à la physiologie et à la réanimation, faute de conscience de la complexité et des limites de l'homéostasie.. Ceux qui pratiquent en secret sont tragiquement découverts quand ils ne sont plus.
Le docteur Nicolae Minovici expérimente |
Il est curieux que les délices de la pendaison hantent les récits qui traversent le temps et l'espace sans que mention soit faite du surprenant (à la lettre) foudroiement implacable qui y met fin immanquablement. Le moment de sa venue dépend de plusieurs facteurs dont – comme l'ont montré les médecins qui ont expérimenté de diverses manières (19) – la position et la qualité du lien ne sont pas les moindres. La survie n'est possible que si quelqu'un surgit, si l'anoxie n'a pas été trop longue et si le coeur a tenu bon, mais là encore c'est le hasard qui tire les ficelles et il n'est pas raisonnable de lui faire confiance.
Qui est concerné ? Où s'apprennent ces pratiques ?
Aucun trait distinctif ne permet d'identifier une population à risque. Les jeunes seraient plus vulnérables entre 11 et 17 ans, quelle que soit le milieu socio-économique : les impétueux comme les réfléchis, les rêveurs comme les pragmatiques. Ils sont en général d'une intelligence plutôt supérieure à la moyenne, sportifs, bons élèves, populaires, artistes et ont souvent un goût fétichiste pour les liens (interprété comme tendance cow-boy ou Tarzan) que certains même collectionnent (20).
Sont les pépinières des jeux d'évanouissement les cours de récréation, les colonies de vacances, les classes de judo et de jujitsu dont font partie certaines techniques d'étranglement (21) : à la différence des drogues, pas de dealer, pas d'argent, pas de traces. Selon les résultats d'un sondage effectué au Canada (Ontario) en 2007, environ 7% des jeunes de 12-17 ans interrogés avaient joué au JdF (22). Une enquête menée en 2008 dans plusieurs écoles du Texas et de l'Ontario montre que 68% avaient entendu parler du JdF, 45% connaissaient quelqu'un qui y avait joué et 6,6% l'avaient fait (93,9% de ceux-ci avec quelqu'un d'autre). 40% des enfants ne voyaient aucun danger dans ce jeu. L'étude conclut que la parole des parents constitue la plus efficace source de prévention (23).
Selon un sondage de 2007, réalisé sur un échantillon limité mais représentatif de la population française (1013 personnes de +15 ans), 91% de l'échantillon – 62 % des parents interrogés – avaient entendu parler du JdF. 4% de l'échantillon avaient pratiqué. La moitié de ceux qui avaient fait ou avaient vu faire (9% de l'échantillon) n'étaient pas ou peu conscients du danger (24).
Dans une étude écossaise, six décès par pendaison sont classés comme suicides au seul motif qu'ils ne sont pas accidentels (c'est-à-dire purement fortuits) (25). Une étude de l'Office of Population Censuses and Surveys portant sur 136 enfants morts de suffocation, strangulation ou pendaison s'interroge sans proposer d'élément de réponse sur un groupe de 21 garçons de 8-14 ans s'étant pendus eux-mêmes et conclut énigmatiquement que la prévention chez les plus âgés est plus délicate et "requiert une recherche plus poussée" (26). Toujours sibylline, l'étude remarque que les programmes d'éducation pourraient ne pas avoir l'effet désiré sur ce qui est reconnu comme un phénomène tout de même rare, bien que "aucune preuve n'étaie l'hypothèse d'un comportement nuisible auquel les médias pourraient exposer les enfants" (27). Un article australien, cependant, parle d'un enfant reproduisant une scène de pendaison judiciaire vue à la TV (28) et l'on sait que plusieurs pendaisons "mimétiques" ont eu lieu après celle de Saddam Hussein, largement diffusée sur Internet où, par ailleurs, existent maints sites, vidéos et forums sur les jeux d'évanouissement (29), stigmatisés comme incitateurs, en fait essentiellement désinformateurs.
Sentinelle de soi-même
La plupart des jeunes, confrontés à l'intérieur d'un groupe au défi que constituent les jeux d'évanouissement, répètent peu ou jamais une expérience qu'ils ont, somme toute, trouvée plus insolite que délicieuse. Pourquoi alors certains veulent-ils explorer plus loin ? Il est du reste possible que l'étrange sensation advienne fortuitement, à la suite de la pression d'un col, d'une main, d'un objet dur sur le cou. Y aurait-il des prédispositions physiologiques, une hypersensibilité que nous n'avons pas tous en partage ? Comment s'explique que se développe ce qui est, plutôt qu'une addiction, une dépendance ?
Ces expériences sensorielles ne sont, de fait, pas uniformes. Les récits de Fleischmann et de Minovici diffèrent sur bien des points : le premier ne parle pas de douleur, son souci majeur est de ne pas perdre connaissance, tandis que le second ne supporte (jusqu'à un certain point) la terrible douleur que pour faire progresser la science. Voilà qui en dit long, sinon de manière édifiante, sur l'esprit qui animait la recherche médicale à la fin du XIXè.
Last but not least il y a lieu de se demander quel impact a la dénomination "JdF" eu égard à la prévention. Le jeu pour les enfants – chez qui s'affirme indiscutablement la primauté de cette activité (pas seulement chez les jeunes humains d'ailleurs) – est synonyme d'amusement, s'y adonner c'est en anticiper du plaisir, rien que du plaisir. Les jeunes se livreraient-ils aussi facilement à ces expériences à aléa létal s'ils devaient appeler un chat un chat ? S'assujettiraient-ils pieds et poings liés à des gestes potentiellement menaçants pour leur intégrité physique si, dès l'enfance, on les incitait à être les sentinelles d'eux-mêmes ?
1 Jeu de la tomate, de la grenouille, rêve indien, cosmos, etc.
2 Oeuvres Morales, tome IV, Paris 2002.
3 Erotized repetitive hangings: a form of self-destructive behavior, in "American Journal of Psychotherapy", 1972 26-1, pp.4-21. Resnick affirme que la strangulation sexuelle ne concerne que les garçons. Il en voit du reste pour preuve l'institution sociale de la cravate (l'anglais "necktie" est plus suggestif), exclusivement d'usage masculin avant l'émergence des mouvements féministes. Resnick se trompe : il y a des filles concernées dans la littérature, certes moins mais peut-être tout simplement parce qu'elles sont plus prudentes.
4 De Coccola, R. et King, P. – The Incredible Eskimo: Life Among the Barren Land Eskimo, Washington 1986.
5 Elements of medical jurisprudence, London 1836.
6 Société de médecine légale, séance du 9 mars 1874.
7 Contribution à l'étude des causes de la mort dans la pendaison et la strangulation, Paris 1879.
8 Beauthier JP – Traité de médecine légale, De Boeck Université 2008.
9 Clarck et al. – Asphyxial deaths due to hanging in children in "Journal of Forensic Sciences", 1993 38-2 pp.344-352.
10 Il est assez remarquable que ces deux pratiques aient eu chacune un nom au Royaume-Uni, peu de temps après la seconde guerre mondiale, alors que règne aujourd'hui la plus grande opacité.
Voir Howard P et al. – The 'Mess Trick' and the 'Fainting Lark' in Br Med J 1951;2:382-384.
La plupart des coroners ne sont pas dupes, mettent en garde contre le danger des cordes autour des cous, mais se limitent à émettre un verdict de "mésaventure".
11 Schumacher J, 1990 (l'expérience interdite)
12 Ford R – Death by Hanging of Adolescent and Young Adult Males in "Journal of Forensic Sciences" 2 (1957), pp. 171-176.
13 Shankel LW et al. – Transvestism and hanging episodes in a male adolescent in "The Psychiatric Quarterly" 30 (3) pp. 478-493 (1956). Les pratiques d'étranglement de ce jeune garçon avaient commencé deux ans avant sa capacité éjaculatrice, ce qui confirme la part secondaire de la masturbation dans la dite strangulation sexuelle..
14 Resnick HLP – op. cité. Ces individus ne sont pas suicidaires dans le sens où ils ne recherchent pas la mort, mais ils sont en quête d'une expérience de mort dans leur déni de la crainte de la séparation.
15 Breathnach CS, Moynihan JB – Intensive care 1650: the revival of Anne Greene (c. 1628-59) in J Med Biography 2009 – 17 pp. 35-38.
16 Bacon F – Histoire de la vie et de la mort, Londres 1623
17 Fleischmann – Différents genres de mort par strangulation in "Annales d'hygiène publique et de médecine légale", tome VIII, 1832.
18 Andrew TA et al. – Asphyxial games in children and adolescents in "The American Journal of Forensic Medicine and Pathology", 28, 4, pp.303-307 (2007.
19 Minovici NS – Étude sur la pendaison, Paris 1905.
20 Herman SP – Recovery from Hanging in an Adolescent Male in "Clinical Pediatrics", Vol. 13, No. 10, pp. 854-860 (1974)
21 Shime-waza : compression (sanguine) cervicolatérale ou compression (respiratoire) du larynx, l'arrêt étant demandé d'un geste de la main ou du pied par l'étranglé.
22 Ontario Student Drug Use and Health Survey – Centre for Addiction and Mental Health
23 Macnab AJ et al – Asphyxial games or "the choking game" : a potentially fatal risk behaviour – Injury Prevention 2009 15, 45-49. 90,7% des élèves répondirent (2504 sur 2762 contactés – moyenne d'âge : 13,7).
24 Enquête Apeas/Ipsos (2007) – Notoriété et pratique du jeu du foulard http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/articles/2232.asp (accédé 27.11.2009).
25 Wyatt JP et al.(1998) – Hanging deaths in children in "The American Journal of Forensic Medicine and Pathology", 19(4) pp. 343-346.
26 Nixon JW et al. (1995) – Suffocation, choking, and strangulation in childhood in England and Wales: epidemiology and prevention in "Archives of Disease in Childhood", 72 pp. 6-10. L'étude porte sur 136 enfants morts d'étouffement, suffocation, étranglement et pendaison dans les années 1990-91.
27 Cooke CT et al. – Hanging deaths in children in "The American Journal of Forensic Medicine and Pathology", 10, 2, pp. 98-104 (1989.
28 Dietz PE – Television-inspired autoerotic asphyxiation in "Journal of Forensic Sciences", 34-3, pp 528-9 (1989).
29 Linkletter M et al. – The Choking Game and YouTube: A Dangerous Combination in "Clin Pediatr (Phila")-2009 Jul 13 :1-5.